Arts Martiaux Externe & Interne

Quand on est jeune nous nous intéressons à certains arts qui correspondent à notre énergie actuelle, plus physique (Yang) et avec l’âge, l expérience, la pratique devient moins physique (externe) et plus en plus interne (Yin).

Quelle est la différence entre externe et interne ?

Certaines personnes disent que c’est complémentaire, qu on peut faire de la boxe ou karaté par exemple et faire du taichi, aikido….. pour équilibrer…. En fait c’est complètement contradictoire. Les boxes durs encouragent l’expression du conflit et de la rivalité, l’esprit de la compétition, la fierté. On va tenter de nuire, détruire,  travailler en force pour contrôler ou vaincre son adversaire. 
Par exemple on cherchent à bloquer la force, à aller contre l’énergie, à imposer sa force, contrôler l’autre et le monde autour.
“Vaincre 4 grammes avec 1 tonne” le principe opposé des boxes molles :’Vaincre 1 tonne avec 4 grammes”.
Les sages disent que plus on vieilli meilleure l’énergie est quand on pratique l’interne, l’énergie n’a pas de limite d’âge, alors que les capacités physiques, musculaires se détériorent plus facilement.
Apprendre des techniques de combats c’est facile très rapidement parcontre travailler l’interne demande plus de temps et maturité.

Pour ma part, de 10 à 30 ans j’ai pratiqué les arts externes et interne de cette façon. D’un côté je m’ épuisais physiquement,  me cassais et d’un autre côté je me reparais avec les arts internes, et la médecine traditionnelle chinoise. 
J’ai découvert la pratique authentique et correcte interne qu’à 30ans suite à un entraînement dans un parc du Chinatown.
Un groupe de Taichi s’entrainait au Tuishou (poussée des mains) équivalent au Chi Sao, dont le but est d’écouter son partenaire et le déséquilibrer, projeter avec 1 gramme.
À ce moment je m’ entrainais avec eux sans savoir qui était le maître depuis 20 min, je pensais être fort et remporta 2 manches jusqu’à ce que le maître Wu Dang intervint pour me faire réaliser que j utilisais la force des tendons et muscles, ce n’était donc pas correct.
Il accepta de m’apprendre et j’étais déconcerté absolument de le voir sourire et rigoler, il me dirigeait, deviait , neutralisait sans le moindre effort. Je sentais qu’il était déjà entrer dans mon espace sans que je me rende compte, il était enraciné, c’était agréable et sans heurt, très gentil.
À cet instant j’ai compris la notion de structure et maître, de pratiquer avec une meilleure manière.
Pas longtemps après j’ai eu la chance de rencontrer Rinpoche, précieux maître Bouddhiste, qui m’a inspiré grandement suite à des retraites et révolutionné ma vision de la vie à travers sa Bienveillance. 
Rinpoche explique que générer de la violence, peur… en soi ou la nourrir chez les autres plantent des mauvaises graines et génèrent du mauvais karma (loi cause et effet). Que la pratique authentique a avoir avec dissoudre son égo, ses tensions, ses conflits internes et externes, marcher sur un chemin de paix intérieur, pratiquer le vide, la non interférence”wu wei”, non violence, générer du mérite et de la vertue, être comme un grain de sel dans l’eau. En se cultivant soi même on peut aider et cultiver les autres.
La philosophie est que “si l’on peut pas aider faire le moins de mal possible”. Aussi tout est relatif, par exemple au lieu de frapper pour contrôler un agresseur on peut utiliser  une Clé/immobilisation (Qin Na) considérer comme moins extrême. Un  pratiquant réalisé, expérimenté peut annuler, dissoudre, dévier,  désamorcer voir anticiper l’attaque si il est en pleine conscience ( mindfulness), sensible, à l’écoute, connecté entre le ciel , terre et son environnement.

La pratique du Kung Fu était réservé exclusivement aux moines, 50% de leur temps étaient réservé à l étude martial 50 % étude des textes sacrées du bouddha, conduite éthique et morale.
Aujourd’hui la société, fédérations… encouragent plus la violence à la télé, les combats, spectacles, shows, compétitions au détriment de la connaissance de soi.
L’énergie ne circule harmonieusement que lorsque le corps et esprit sont droits, alignés, calme. Dans les arts internes l élève cherche à développer son énergie’ QI, Chi ‘à travers des postures correctes statique ou mobiles douce et calme, à aider son partenaire (pas de notion d’adversaire) à faire circuler, libérer, ouvrir, prolonger son énergie. Comme le yoga qui apprend à lâcher prise et se détendre dans la position, à ouvrir les canaux énergétiques.

Rinpoche explique également que pratiquer mal l’interne n’est pas forcément bon car ça peut amplifier l’énergie négative aussi déjà existante et développer certains troubles. D’où la nécessité d’avoir un guide réalisé qualifié.

En résumé, l’externe est relatif au Corps alors que l’interne à l’Esprit.

L’important donc est de développer son bon cœur quoi que l’on fasse.